mercredi 28 mars 2018

Un habitant de la planète Mars


Un habitant de la planète Mars d’Henri De Parville



https://static.lulu.com/browse/product_thumbnail.php?productId=23680019&resolution=detail

Roman de science-fiction (publié pour la première fois en 1865)                  
            Éditeur : Feedbooks          
         e-book  format Pdf : 123pages

Quelques mots sur l’auteur 
Henri De Parville était le pseudonyme de François Henri Peudefer, né à Évreux le 27 janvier 1838 et mort le 11 juillet 1909. Il fut rédacteur scientifique au Journal Officiel et rédacteur en chef de La Nature. Il a publié de très nombreux articles dans les revues La Nature, La Science illustrée, la Revue scientifique et le Journal des débats. Nommé chevalier de la Légion d’honneur, à 30 ans, en 1868, il devenait officier en 1900. L’Académie des sciences remet un prix qui porte son nom. Ce prix quadriennal destiné à récompenser des travaux ou un ouvrage d’histoire des sciences ou d’épistémologie.


Un habitant de la planète Mars

Le 16 juin 1864, l'auteur, Henri De Parville, reçoit une étrange missive qui annonce qu’un aérolithe de 45 yards qui contenait une cavité où l'on avait trouvé le corps calcifié d'un extra-terrestre, et divers objets métalliques, aurait été découvert aux États-Unis dans le pays des Arrapahys à plusieurs milles du Pic James.
L’auteur raconte avoir ensuite reçu de mystérieuses lettres en provenance d'Amérique, à propos de cette découverte. Des lettres qui lui ont été adressées successivement et d’une façon tout au moins singulière.



Ce roman traite de l'ufologie moderne. 82 ans avant l’affaire Roswell, Henri De Parville nous propose d’imaginer la présence sur Terre d’un extra-terrestre.
Mais si ici aussi tout se passe aux Etats-Unis, il n’y eu pas de grand bruit annonciateur d’un ovni qui aurait explosé en plein vol un soir d’été orageux avant de s’écraser sur le sol américain, ni par la suite de thèses conspirationnistes ; car l’extra-terrestre en question est un extra-terrestre calcifié dans son tombeau qui renfermait aussi des amphores métalliques, des bâtonnets d’alliage similaire et une rondelle d’argent gravée de signes inconnus. D’après les premières constatations l’extra- terrestre serait  tombé sur Terre à une époque extrêmement reculée, puisque d’après les scientifiques l’aérolithe dans lequel il se trouvait a dû tomber à une période géologiquement très ancienne.
La population n’est pas tenue à l’écart, et le lieu de la découverte devient lieu touristique. Des extraits de roche sont vendus. On fait commerce des petites figurines représentant grossièrement la momie trouvée. Une momie de petite taille et dont le visage tient tout à la fois du singe, de l’homme et de l’éléphant.
Et le monde est donc en émoi devant une telle découverte.
Le monde scientifique, lui, est en ébullition. Il s’interroge. Il essaye de comprendre comment cet être momifié est parvenu jusqu’à notre planète, et surtout il essaie de savoir d’où il est tombé. Il enquête donc pour résoudre le mystère de l’origine du corps calcifié. Et pour cela toutes les sciences sont mises à contribution la géologie, l’astronomie, l’anthropologie, l’ethnologie, la zoologie, et avec elles leurs plus grands experts.
Et si ces scientifiques se mettent assez vite d'accord sur la provenance martienne de l'aérolithe. Ils s’interrogent ensuite sur « comment cet aérolithe est venu sur Terre ? » et « Comment est-il sorti de la sphère d’action de Mars ? »
Des suites de questionnements, de suppositions, d’hypothèses,  de théories, se succèdent et finalement des conclusions.
Mais ce roman sur la découverte d’un être d’un autre monde semble surtout être un prétexte pour mettre en avant les théories scientifiques de l’époque et donner lieu à des suites de disgressions aussi bien sur l’infiniment grand que de l’infiniment petit.
Car Un habitant de la planète Mars se présente sous la forme d’une succession de lettres, quatorze au total, envoyées par un journaliste américain à l’auteur Henri De Parville, relatant les comptes rendus détaillés des différents colloques qui eurent lieu pour établir l’origine de l’extra-terrestre. 
Ainsi ce roman peut s’avérer complexe voir rébarbatif pour tous ceux qui ne sont pas férus de sciences, pour les autres il pourrait être perçu comme une mine d’information car il s’apparente à une mini encyclopédie de l’époque.
Alors si la pluralité des mondes vous laisse indifférent ; si une promenade dans les cieux ne vous tente pas (ou plus exactement si l’astronomie moléculaire ne vous tente pas : Ce que c’est que la matière– Transformation des astres –âge des astres. – Moyen de le déterminer– Relations qui semblent exister entre les volumes, les masses et la densité des planètes) ; si vous ne vous interrogez pas sur les premiers organismes de la Terre, les végétaux rudimentaires, les premiers animaux, en fait sur la genèse des êtres ; si la transformation des êtres ne vous interpelle pas, passez votre chemin.

Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL.

mardi 13 mars 2018

La machine à explorer le temps


La machine à explorer le temps de Herbert George Wells
       

Roman de science-fiction (publié pour la première fois en 1895)                  
            Éditeur : Feedbooks           
                            Format pdf  101 pages

Quelques mots sur l’auteur 
Herbert George Wells, né le 21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent, situé au Royaume-Uni, et mort le 13 août 1946 à Londres, est un écrivain britannique. Il est avec   jules Vernes un des pères fondateurs de la littérature de science-fiction, dont il abordera, souvent en pionnier, nombre des thèmes fondamentaux : le voyage temporel dans La Machine à explorer le Temps, les manipulations biologiques avec L'Île du Dr. Moreau, les pouvoirs surhumains avec L'Homme invisible ou les invasions extraterrestres dans La Guerre des Mondes. Mais si H. G. Wells est surtout connu aujourd'hui pour ses romans de science-fiction, en tant que socialiste convaincu il est également l'auteur de nombreux romans de satire sociale, d'œuvres de prospective, de réflexions politiques et sociales ainsi que d'ouvrages de vulgarisation touchant aussi bien à la biologie, à l'histoire qu'aux questions sociales.


La Machine à explorer le Temps

À Londres, à l’extrême fin du xixe siècle, un savant, qui prétend avoir créé une machine pouvant voyager dans le temps, conte à son auditoire, un groupe d’amis, le voyage qu’il a effectué et qui l’a conduit dans un futur très très lointain : en l'an de grâce huit cent deux mille sept cent un. Un voyage qui lui a donné à voir un monde où les constructions ne sont plus que des ruines, où mis à part l’Homme il ne subsiste aucune espèce animale : « les chevaux, le bétail, les moutons, les chiens avaient rejoint l'ichtyosaure parmi les espèces disparues ». Un monde où il n’apparaît « nul signe de propriété, nulle apparence d'agriculture ». Un monde où « la terre entière était devenue un jardin »
Et où « l'Homme n'était pas resté une espèce unique, mais il s'était différencié en deux animaux distincts… » les Éloïs, des êtres frêles à l’aspect juvénile, oisifs, vivant à la surface de la Terre et exclusivement frugivores, et Les Morlocks, des individus hideux, des sortes de singes blancs aux yeux rouges ne supportant plus la lumière à force de vivre sous terre.

La machine à explorer le temps est le premier roman écrit par H.G Wells. C’est un roman certes d’anticipation mais également précurseur, car il ouvrit la voie à la quatrième dimension et fit du voyage dans le temps un genre à part entière. Il a aussi pour particularité d’avoir connu plusieurs versions, qui suivant les volontés de l’auteur furent ou ne furent pas publiées. La première ébauche date de 1888 et H.G Wells écrivit la version définitive en 1924.
Dans ce roman l’auteur nous porte à réfléchir sur le devenir de l’Humanité. Il nous présente un futur très pessimiste dans lequel l’espèce humaine aurait régressé et serait la seule espèce animale qui aurait survécu. Une espèce qui se serait divisée en deux branches ; une espèce qui serait la résultante à la fois de la théorie sur l’évolutionniste de Darwin et de la notion d’eugénisme.
Et pour expliquer ce fait le narrateur, le voyageur dans le temps, nous propose alors une hypothèse : tout cela serait dû à l’exploitation capitaliste. Un message qui a pour conséquence de politiser ce roman et d’en faire une satire de l’époque victorienne dans laquelle évoluait H.G Wells. Car le narrateur imagine à partir des inégalités sociales de l’époque à quoi conduirait un monde qui continuerait d’évoluer en ce sens.
En effet pour lui les exploitants à force de n’être que des oisifs finiraient par devenir des êtres décérébrés (théorie également reprise dans la planète des singes de Pierre Boulle où l’oisiveté conduit à la dégénérescence du genre humain) ; tandis que les exploités se servant de la bêtise des premiers deviendraient à leur tour des exploitants. Mais triste constat car pour les deux la punition est la même elle aboutit à l’échec du genre humain. Et l’on pourrait dire en guise de conclusion que dans ce roman l’auteur « exploite » au propre comme au figuré la phrase « L’homme est un loup pour l’homme ».

 Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL. 


mardi 6 mars 2018

Au pays des brumes


Au pays des brumes d’Arthur Conan Doyle 
                 


Roman fantastique (publié pour la première fois en 1926)
                   Éditeur : Feedbooks
                     Pdf : 237 pages

Quelques mots sur l’auteur 
Arthur Conan Doyle naît à Edimbourg en Ecosse en 1859. Il meurt à Crowborough dans le Sussex en 1930.Il est issu d’une famille catholique d'origine normande.
Il effectue sa scolarité primaire chez les jésuites. Il devient médecin et pratique un temps à bord de navires voguant sur les mers arctiques.  De retour il commence à publier des romans, tout en étant encore médecin. La série des Aventures de Sherlock Holmes le rende rapidement célèbre dans le monde entier.
Après avoir lu Jules Verne et Wells, Arthur Conan Doyle estime pouvoir faire mieux. Il apportera ainsi sa contribution à la science-fiction et au fantastique en publiant Le monde perdu en 1910 qui fut suivi d'autres romans comme La ceinture empoisonnée, La machine à désintégrer, Quand la terre hurla et Au pays des brumes. Dans tous ces romans, le personnage central était le professeur Challenger, un zoologiste au caractère coléreux.
Certains regrettèrent qu’Arthur Conan Doyle n'ait pas consacré plus de temps à la science-fiction car d’après eux il avait des idées plus originales que Wells, et il écrivait mieux que Jules Verne. Pour eux il aurait pu devenir le plus grand de tous les écrivains de science-fiction. »
C'est à une œuvre patriotique sur la guerre en Afrique qu'il doit d'être anobli.

Au pays des brumes

Edward Mallone et Enid Challenger, deux journalistes, décident d’écrire un article sur le spiritisme. Et c’est avec un esprit ouvert et objectivité qu’ils réalisent leur enquête dans la vieille Angleterre auprès des médiums et qu’ils assistent à des réunions spiritistes.

Dans ce roman Arthur Conan Doyle nous pousse à nous interroger sur le monde de l’au-delà, ou plus spécifiquement sur l’existence du spiritisme ; c’est-à-dire sur l’existence possible d’un phénomène qui permettrait de « connecter » les êtres humains défunts aux vivants, avec comme intermédiaire, comme outil de communication, le médium. Mais cependant avec un parti pris notoire de l’auteur en faveur de l’existence d’un tel phénomène ; Arthur Conan Doyle ayant en effet choisi son camp, car pour ceux qui ne le sauraient pas il était un adepte convaincu des pratiques du spiritisme. Cette vision « pro-spiritisme » sera contrebalancée par la présence du professeur Challenger, un zoologiste à l’esprit rationnel, aussi célèbre qu'irascible, le sceptique par excellence, et père d’Enid la jeune journaliste.
Néanmoins plus qu’un roman sur l’existence d’ectoplasmes, Au pays des brumes est un roman qui donne un éclairage intéressant sur la façon dont le spiritisme était perçu à l’époque en Angleterre, c’est-à-dire dans les années vingt, car il retrace le débat intellectuel qui fit alors rage entre les sceptiques et les convaincus. Il est aussi intéressant de voir les figures qui prirent partis pour un camp ou pour l’autre, ainsi que l’absence de lois spécifiques qui obligea la justice à recourir à deux décrets très anciens, l’un contre la sorcellerie qui remontait à George II (mais il était devenu par trop désuet et absurde, il n’était plus invoqué que comme accessoire) et l’autre réprimant le vagabondage et datant de 1824. Ce dernier avait pour but de contrôler les gitans et les romanichels sur les routes, et ses auteurs n’avaient jamais pensé qu’il pourrait servir contre les médiums…Ainsi « Toute personne exerçant le métier de diseur de bonne aventure ou employant des procédés subtils pour tromper et abuser un sujet de Sa Majesté sera jugée pour vagabondage, etc. »
Un pays où la loi avait ainsi une vision criminelle des individus qui faisaient commerce de « don » de médium car jugés purs charlatans. En effet la loi ne reconnaissait nulle part les pouvoirs surnaturels quels qu’ils soient, et la revendication de tels pouvoirs qui s’exerçaient contre de l’argent constituait un crime en soi.
Par les nombreuses séances de spiritisme auxquelles assistent les deux principaux protagonistes, deux journalistes eux-mêmes tout d’abord sceptiques mais à l’esprit ouvert, on entre de plein pied dans un monde qui nous est fermé si l’on n’a pas eu l’envie ni la curiosité d’y entrer. On apprend alors que la possibilité d’établir une connexion entre les vivants et les morts serait une question de sphère, en sachant que le monde serait entouré de sept sphères, avec l’idée que la septième sphère, autrement appelée le septième ciel, serait le lieu où se trouve le Christ. Un lieu où « Tout le monde y monte à la fin. Vous, moi, tout le monde… »
De ces séances émergent aussi des messages. Des messages apaisants pour les communs des mortels. Ainsi il ne faut pas avoir peur de la mort car il y a une vie dans l’au-delà. L’esprit s’y élargit, élargit ses vues jusqu’à tendre vers un credo universel qui inclut seulement la fraternité des hommes et la paternité de Dieu. Les esprits illuminent quotidiennement des milliers de vies par le réconfort qu’ils apportent ; et de dire alors que le spiritisme ne s’oppose pas à la religion, mais qu’au contraire il ne ferait que confirmer l’existence de Dieu. Mais dans ce roman il y a également en filigrane des questionnements sur ce que nous avons fait de ce monde et sur la façon de vivre sa religion avec une très jolie phrase à ce sujet : « Toutes les religions sont bonnes si elles vous rendent meilleurs. »

Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL. 



samedi 24 février 2018

Le meilleur des mondes

Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley


            Éditeur : Pocket          
                      285 pages

Quelques mots sur l’auteur 
Aldous Leonard Huxley, naît le 26 juillet 1894 à Godalming, au Royaume-Uni, au sein d'une famille de scientifiques qui le pousse à faire de grandes études. Il suit ainsi des cours à Eton, puis à Oxford et montre des capacités intellectuelles remarquables. Satiriste et chroniqueur pendant la Première Guerre mondiale, cet écrivain britannique est connu comme romancier et essayiste. Il a aussi écrit quelques nouvelles, de la poésie, des récits de voyage et des scénarios de film.
Dans ses romans et ses essais, Aldous Huxley met en avant ses interrogations sur la société. Il pose ainsi un regard critique sur les normes sociales en vigueur et sur la potentielle dangerosité de progrès scientifiques appliqués à l’Homme.
Il est particulièrement connu du grand public pour son roman Le Meilleur des mondes. Un roman d'anticipation dystopique, écrit en 1931 et qui paraît en 1932. Aldous Huxley le rédige en quatre mois à Sanary-sur-Mer, dans le sud de la France.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'installe en Californie où il poursuit ses publications. Après la guerre, il demande la citoyenneté américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les armes pour défendre les États-Unis.
il meurt le 22 novembre 1963 à Los Angeles, aux États-Unis. Mais l'annonce de sa mort par les médias fut éclipsée par celle de John F. Kennedy, survenue le même jour.


Les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans » pour donner vie à Un État mondial dans lequel les êtres humains sont désormais conçus uniquement en laboratoire. Ainsi les fœtus se développent dans des flacons et subissent à l’état embryonnaire des traitements qui détermineront leur façon d’être et leur position dans la hiérarchie sociale. Une hiérarchie composée au total de cinq castes, deux supérieures et trois inférieures ; chacune divisée en deux sous-castes : Plus et Moins.
Chacun, dès son plus jeune âge, reçoit un enseignement hypnopédique. Cet enseignement par le sommeil crée dans le subconscient une morale commune et fait que personne n'envie une caste autre que la sienne ; contribuant à la stabilité du système social.
Ainsi dans cette société les notions de famille et de maternité n’ont plus lieu d’être. La sexualité est devenue un loisir qu’il convient de pratiquer avec des partenaires différents. Et chaque individu grâce à la prise de Soma, une drogue à effet anxiolytique, atteint un état de bonheur stable et permanent. Tout est donc mis en place pour créer un monde parfait, le meilleur des mondes.
Dans ce monde évoluent Lénina Crowne et Bernard Marx. Lénina Crowne est une belle jeune femme qui suit les mœurs de l’État mondial et qui appartient à la caste des Bêta, une caste supérieure qui comprend des travailleurs intelligents, engendrés pour occuper des fonctions relativement importantes. Bernard Marx, lui, ne consomme pas de Soma, aime la solitude, la nature, ce qui est très mal vu. Il est aussi petit qu’un individu appartenant à la caste des Gamma, une caste inférieure, alors qu’il appartient à la caste des Alpha, la caste supérieure par excellence qui est constituée d’êtres grands, beaux et intelligents, et qui composent l'élite dirigeante.
Bernard obtient un permis de visite pour lui-même et pour Lénina à destination d'une Réserve où sont parqués des Sauvages, un lieu où les individus continuent de se reproduire de façon vivipare. Le couple y rencontre Linda. Linda appartient à la caste des Bêta. Il y a longtemps au cours d’une visite en ce lieu elle s’y est perdue. Elle n’a jamais été retrouvée alors qu’elle était malencontreusement tombée enceinte du directeur de Centre d'Incubation et de Conditionnement, et dont elle a eu un fils, John. Contrairement aux autres sauvages, John a reçu une certaine éducation. Il sait lire et possède pour seule lecture un vieux livre dans lequel il a découvert Shakespeare. John souhaite connaître le monde d'où vient sa mère. Bernard accepte alors de l'emmener avec Linda à Londres…

Le titre anglais et original est « Brave New World ». Il est tiré d’une pièce de William Shakespeare intitulée La Tempête et doit être interprété de façon ironique. De ce fait  la traduction française reprend cette même ironie, mais en référence à la littérature française, avec le « meilleur des mondes possibles » extraite du Candide de Voltaire.
Dans ce roman d’anticipation dystopique Aldous Huxley fustige l’âge d’or du Taylorisme et ses méthodes de fabrication industrielle et nous donne à voir un monde où Dieu aurait disparu et aurait été remplacé par Ford le père fondateur d’une production standardisée de masse.
Et l’auteur nous met alors en garde quant à l’évolution possible de la science qui pourrait bien à son tour se servir de ce mode de production pour l’appliquer au domaine de la vie.
Ainsi Aldous Huxley imagine un monde qui donnerait naissance à des êtres humains produits en série ; rendant ce roman visionnaire sur le clonage, quand on sait qu’au moment de son écriture (1931) aucune découverte génétique et moléculaire n’ont été faites. Elles n’interviendront que beaucoup plus tard : en 1953, avec la découverte de la structure chimique de l’ADN.
Un monde où l’eugénisme serait poussé à son paroxysme. Eugénisme qui à l’époque d’Huxley était alors considéré par la communauté scientifique, et particulièrement par les généticiens et les biologistes, comme une science à part entière. D'ailleurs, Julian Huxley, frère d'Aldous Huxley, était un éminent généticien partisan de l'eugénisme et qui fut nommé à la tête de l'UNESCO en 1946.
Un monde où la suprématie de la science et du progrès se feraient au détriment de l'intelligence, de la raison, des sentiments, c’est-à-dire de l’individualité de chaque être ; un monde qui parviendrait ainsi à annihiler tout qu'il y a d'humain dans l'homme et irait jusqu’à programmer son futur ; c’est-à-dire que le devenir de chaque être humain serait planifié scientifiquement de par sa naissance.
Mais en contrepartie ce monde se retrouverait débarrassé de la souffrance, de la vieillesse, des guerres et des conflits en tout genre.
En somme un monde où l’Humanité aurait vendu son âme pour avoir la paix. La paix entre état, la paix sociale, la paix entre individus, et la paix pour tout ce qui concerne les soucis du quotidien. L’Humanité se délestant ainsi de tout ce qui fait la condition humaine.
Peut-être pour encrer tout cela dans une réalité possible l’auteur donne à de nombreux personnages des noms faisant référence à des personnages historiques, connus pour leurs idées politiques ou pour leurs travaux scientifiques dans le domaine médical.
Le meilleur des mondes est donc un roman qu’il faut absolument avoir lu car outre le fait qu’il s’agit d’un classique du genre, c’est avant tout un chef d’œuvre aussi bien pour son côté visionnaire que pour les thèmes philosophiques développés.


Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL.

     




jeudi 15 février 2018

La ferme des animaux




Roman fantastique (publié pour la première fois en 1945)                  
            Éditeur : Folio poche
           150 pages

 Quelques mots sur l’auteur 
George Orwell, de son vrai nom Éric Blair, est un écrivain et journaliste anglais. Il est né aux Indes en 1903, à Motihari au Bengale et est  mort le 21 janvier 1950 à Londres. Son œuvre témoigne de son époque, de ses expériences personnelles et de ses différents engagements. Ainsi il s’opposera à l’Impérialisme après avoir servi dans la Police Impériale en Birmanie de 1922 à 1927. Il sera partisan du socialisme après avoir vécu quelques temps à Londres et à Paris. Et en 1936, il fait la guerre d’Espagne et s’oppose alors aux totalitarismes nazi et soviétique.
Ces deux œuvres les plus connues sont La Ferme des animaux et surtout 1984, publiées après la Seconde Guerre mondiale. Pour écrire La Ferme des animaux", une satire du stalinisme et des régimes autoritaires George Orwell quitte son emploi à la BBC. La même année, alors qu’il est chroniqueur politique en France et en Allemagne. Il commence à rédiger à Londres 1984. Ce roman d'anticipation qui donne à voir une société où toute liberté d'expression est interdite, est publié quelques mois avant sa mort et connaît un succès retentissant.

La ferme des animaux

En plein cœur de l'Angleterre, dans « la ferme du Manoir » de Mr Jones, Sage l'Ancien le plus vieux cochon de la ferme fait part à l’ensemble des animaux de ses réflexions sur les conditions de vie du monde animal. Pour lui il est évident que tous les animaux d’Angleterre sont malheureux et tout cela du seul fait des hommes. Il fait alors entrevoir à ses congénères les bienfaits d’un monde dans lequel ils seraient débarrassés des humains, et les pousse à se soulever contre le fermier qui serait ainsi l'unique source de tous leurs problèmes. La révolte a lieu peu de temps après. Mr Jones et ses ouvriers sont chassés. Les animaux prennent le pouvoir rebaptisent la ferme, « Ferme des animaux », et élaborent un système politique. Il régira dorénavant la vie de la ferme. Il a pour nom l'«Animalisme ». Et après concertation entre tous les animaux sept grands commandements sont établis et inscrits sur le mur de la grange. Mais rapidement les cochons, mettant à profit leur intelligence supérieure, se retrouvent à prendre le pouvoir ; et ce qui devait être une émancipation pour le bien de tous devient une dictature.

La Ferme des animaux dont le titre original est «  Animal Farm. A Fairy Story » est un court roman,  de dix chapitres, publié en 1945, dans lequel George Orwell nous présente sous la forme d’une fable animalière une satire du régime soviétique qui découla de la révolution russe. Ainsi l’auteur nous donne à voir l’arrivée au pouvoir des nouveaux dirigeants soviétiques et la dictature Stalinienne transposées dans un monde animalier, et où tous les animaux présents ont des caractéristiques humaines et y figurent les oppresseurs et les oppressés.
On trouve dans cette allégorie tout d’abord le cochon dénommé Sage l’Ancien qui décède trois jours après la révolte mais qui de par ses conseils en sera à l’origine. Il représente ainsi Karl Marx avec ses idées de partage et mort avant que la révolution ne voit le jour ; mais aussi Lénine dans la mesure où, à l’image de ce dernier, une fois mort la dépouille du vieux verrat sera l’objet de vénération de la part de ses congénères.  
Après que la révolte ait eu lieu ce sont ici à nouveau des cochons, qui dotés d’une intelligence supérieure à celles des autres animaux de la ferme, sont désignés pour être les nouveaux dirigeants.
Et si au tout début un des commandements stipule que « Tous les animaux sont égaux, » au fil de l’h(H)istoire « certains sont plus égaux que d'autres ». Car bien vite l’idée d’une vie meilleure qui table sur la mise en commun des moyens mais surtout des ressources produites par l'ensemble des animaux de la ferme, n’est plus qu’une utopie. Et les seuls bénéficiaires de ce nouveau mode de vie s’avèrent être les cochons qui grâce à leur talent de manipulateur finissent par mettre en place une véritable dictature.
Et avec à la tête de cette dictature le cochon dénommé Napoléon. Il symbolise le leader de ce courant politique de l'époque qui n’est autre que Staline. Le nom de Napoléon n’est sans doute pas anodin. Car comme Staline, Napoléon n’a-t-il pas poussé le culte de la personnalité à l'extrême ? Ce qui sera également le cas pour ce cochon.
Au côté du cochon Napoléon est présent le cochon Boule de Neige, partisan d’étendre la révolution et qui symbolise ici Trotski.
Le cochon Napoléon finira par chasser le cochon Boule de neige, considéré comme son principal rival. Il le fera passer pour un traître et éliminer comme ce fut le cas dans l’Histoire.
Pour ce qui est des autres animaux, on peut voir à travers les comportements des chevaux, des moutons, des poules, les réactions des classes ouvrières. Certains évoquent les stakhanovistes car ils croient que tous les problèmes peuvent être résolus en travaillant plus.
Les chiots dressés par Napoléon pour réprimer toute opposition personnifient la répression policière qui sévissait à cette époque. Et les cochons qui s’opposent à cette vision du pouvoir seront qualifiés de « traîtres » et exécutés, faisant référence aux exécutions pendant la période des Grandes Purges.
L’auteur évoque aussi la religion avec Moïse le corbeau apprivoisé qui vente les charmes d’un lieu merveilleux, où les animaux pourront se reposer éternellement, bien loin de leur labeur terrestre.
Ainsi dans ce beau roman, et selon ses propres mots, George Orwell nous fait comprendre « qu’une révolution violente menée comme une conspiration par des gens qui n’ont pas conscience d’être affamés de pouvoir ne peut conduire qu’à un changement de maîtres. »
 Un roman qui reste malheureusement d’actualité.

Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL.