samedi 24 février 2018

Le meilleur des mondes

Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley


            Éditeur : Pocket          
                      285 pages

Quelques mots sur l’auteur 
Aldous Leonard Huxley, naît le 26 juillet 1894 à Godalming, au Royaume-Uni, au sein d'une famille de scientifiques qui le pousse à faire de grandes études. Il suit ainsi des cours à Eton, puis à Oxford et montre des capacités intellectuelles remarquables. Satiriste et chroniqueur pendant la Première Guerre mondiale, cet écrivain britannique est connu comme romancier et essayiste. Il a aussi écrit quelques nouvelles, de la poésie, des récits de voyage et des scénarios de film.
Dans ses romans et ses essais, Aldous Huxley met en avant ses interrogations sur la société. Il pose ainsi un regard critique sur les normes sociales en vigueur et sur la potentielle dangerosité de progrès scientifiques appliqués à l’Homme.
Il est particulièrement connu du grand public pour son roman Le Meilleur des mondes. Un roman d'anticipation dystopique, écrit en 1931 et qui paraît en 1932. Aldous Huxley le rédige en quatre mois à Sanary-sur-Mer, dans le sud de la France.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'installe en Californie où il poursuit ses publications. Après la guerre, il demande la citoyenneté américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les armes pour défendre les États-Unis.
il meurt le 22 novembre 1963 à Los Angeles, aux États-Unis. Mais l'annonce de sa mort par les médias fut éclipsée par celle de John F. Kennedy, survenue le même jour.


Les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans » pour donner vie à Un État mondial dans lequel les êtres humains sont désormais conçus uniquement en laboratoire. Ainsi les fœtus se développent dans des flacons et subissent à l’état embryonnaire des traitements qui détermineront leur façon d’être et leur position dans la hiérarchie sociale. Une hiérarchie composée au total de cinq castes, deux supérieures et trois inférieures ; chacune divisée en deux sous-castes : Plus et Moins.
Chacun, dès son plus jeune âge, reçoit un enseignement hypnopédique. Cet enseignement par le sommeil crée dans le subconscient une morale commune et fait que personne n'envie une caste autre que la sienne ; contribuant à la stabilité du système social.
Ainsi dans cette société les notions de famille et de maternité n’ont plus lieu d’être. La sexualité est devenue un loisir qu’il convient de pratiquer avec des partenaires différents. Et chaque individu grâce à la prise de Soma, une drogue à effet anxiolytique, atteint un état de bonheur stable et permanent. Tout est donc mis en place pour créer un monde parfait, le meilleur des mondes.
Dans ce monde évoluent Lénina Crowne et Bernard Marx. Lénina Crowne est une belle jeune femme qui suit les mœurs de l’État mondial et qui appartient à la caste des Bêta, une caste supérieure qui comprend des travailleurs intelligents, engendrés pour occuper des fonctions relativement importantes. Bernard Marx, lui, ne consomme pas de Soma, aime la solitude, la nature, ce qui est très mal vu. Il est aussi petit qu’un individu appartenant à la caste des Gamma, une caste inférieure, alors qu’il appartient à la caste des Alpha, la caste supérieure par excellence qui est constituée d’êtres grands, beaux et intelligents, et qui composent l'élite dirigeante.
Bernard obtient un permis de visite pour lui-même et pour Lénina à destination d'une Réserve où sont parqués des Sauvages, un lieu où les individus continuent de se reproduire de façon vivipare. Le couple y rencontre Linda. Linda appartient à la caste des Bêta. Il y a longtemps au cours d’une visite en ce lieu elle s’y est perdue. Elle n’a jamais été retrouvée alors qu’elle était malencontreusement tombée enceinte du directeur de Centre d'Incubation et de Conditionnement, et dont elle a eu un fils, John. Contrairement aux autres sauvages, John a reçu une certaine éducation. Il sait lire et possède pour seule lecture un vieux livre dans lequel il a découvert Shakespeare. John souhaite connaître le monde d'où vient sa mère. Bernard accepte alors de l'emmener avec Linda à Londres…

Le titre anglais et original est « Brave New World ». Il est tiré d’une pièce de William Shakespeare intitulée La Tempête et doit être interprété de façon ironique. De ce fait  la traduction française reprend cette même ironie, mais en référence à la littérature française, avec le « meilleur des mondes possibles » extraite du Candide de Voltaire.
Dans ce roman d’anticipation dystopique Aldous Huxley fustige l’âge d’or du Taylorisme et ses méthodes de fabrication industrielle et nous donne à voir un monde où Dieu aurait disparu et aurait été remplacé par Ford le père fondateur d’une production standardisée de masse.
Et l’auteur nous met alors en garde quant à l’évolution possible de la science qui pourrait bien à son tour se servir de ce mode de production pour l’appliquer au domaine de la vie.
Ainsi Aldous Huxley imagine un monde qui donnerait naissance à des êtres humains produits en série ; rendant ce roman visionnaire sur le clonage, quand on sait qu’au moment de son écriture (1931) aucune découverte génétique et moléculaire n’ont été faites. Elles n’interviendront que beaucoup plus tard : en 1953, avec la découverte de la structure chimique de l’ADN.
Un monde où l’eugénisme serait poussé à son paroxysme. Eugénisme qui à l’époque d’Huxley était alors considéré par la communauté scientifique, et particulièrement par les généticiens et les biologistes, comme une science à part entière. D'ailleurs, Julian Huxley, frère d'Aldous Huxley, était un éminent généticien partisan de l'eugénisme et qui fut nommé à la tête de l'UNESCO en 1946.
Un monde où la suprématie de la science et du progrès se feraient au détriment de l'intelligence, de la raison, des sentiments, c’est-à-dire de l’individualité de chaque être ; un monde qui parviendrait ainsi à annihiler tout qu'il y a d'humain dans l'homme et irait jusqu’à programmer son futur ; c’est-à-dire que le devenir de chaque être humain serait planifié scientifiquement de par sa naissance.
Mais en contrepartie ce monde se retrouverait débarrassé de la souffrance, de la vieillesse, des guerres et des conflits en tout genre.
En somme un monde où l’Humanité aurait vendu son âme pour avoir la paix. La paix entre état, la paix sociale, la paix entre individus, et la paix pour tout ce qui concerne les soucis du quotidien. L’Humanité se délestant ainsi de tout ce qui fait la condition humaine.
Peut-être pour encrer tout cela dans une réalité possible l’auteur donne à de nombreux personnages des noms faisant référence à des personnages historiques, connus pour leurs idées politiques ou pour leurs travaux scientifiques dans le domaine médical.
Le meilleur des mondes est donc un roman qu’il faut absolument avoir lu car outre le fait qu’il s’agit d’un classique du genre, c’est avant tout un chef d’œuvre aussi bien pour son côté visionnaire que pour les thèmes philosophiques développés.


Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL.

     




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