mardi 6 mars 2018

Au pays des brumes


Au pays des brumes d’Arthur Conan Doyle 
                 


Roman fantastique (publié pour la première fois en 1926)
                   Éditeur : Feedbooks
                     Pdf : 237 pages

Quelques mots sur l’auteur 
Arthur Conan Doyle naît à Edimbourg en Ecosse en 1859. Il meurt à Crowborough dans le Sussex en 1930.Il est issu d’une famille catholique d'origine normande.
Il effectue sa scolarité primaire chez les jésuites. Il devient médecin et pratique un temps à bord de navires voguant sur les mers arctiques.  De retour il commence à publier des romans, tout en étant encore médecin. La série des Aventures de Sherlock Holmes le rende rapidement célèbre dans le monde entier.
Après avoir lu Jules Verne et Wells, Arthur Conan Doyle estime pouvoir faire mieux. Il apportera ainsi sa contribution à la science-fiction et au fantastique en publiant Le monde perdu en 1910 qui fut suivi d'autres romans comme La ceinture empoisonnée, La machine à désintégrer, Quand la terre hurla et Au pays des brumes. Dans tous ces romans, le personnage central était le professeur Challenger, un zoologiste au caractère coléreux.
Certains regrettèrent qu’Arthur Conan Doyle n'ait pas consacré plus de temps à la science-fiction car d’après eux il avait des idées plus originales que Wells, et il écrivait mieux que Jules Verne. Pour eux il aurait pu devenir le plus grand de tous les écrivains de science-fiction. »
C'est à une œuvre patriotique sur la guerre en Afrique qu'il doit d'être anobli.

Au pays des brumes

Edward Mallone et Enid Challenger, deux journalistes, décident d’écrire un article sur le spiritisme. Et c’est avec un esprit ouvert et objectivité qu’ils réalisent leur enquête dans la vieille Angleterre auprès des médiums et qu’ils assistent à des réunions spiritistes.

Dans ce roman Arthur Conan Doyle nous pousse à nous interroger sur le monde de l’au-delà, ou plus spécifiquement sur l’existence du spiritisme ; c’est-à-dire sur l’existence possible d’un phénomène qui permettrait de « connecter » les êtres humains défunts aux vivants, avec comme intermédiaire, comme outil de communication, le médium. Mais cependant avec un parti pris notoire de l’auteur en faveur de l’existence d’un tel phénomène ; Arthur Conan Doyle ayant en effet choisi son camp, car pour ceux qui ne le sauraient pas il était un adepte convaincu des pratiques du spiritisme. Cette vision « pro-spiritisme » sera contrebalancée par la présence du professeur Challenger, un zoologiste à l’esprit rationnel, aussi célèbre qu'irascible, le sceptique par excellence, et père d’Enid la jeune journaliste.
Néanmoins plus qu’un roman sur l’existence d’ectoplasmes, Au pays des brumes est un roman qui donne un éclairage intéressant sur la façon dont le spiritisme était perçu à l’époque en Angleterre, c’est-à-dire dans les années vingt, car il retrace le débat intellectuel qui fit alors rage entre les sceptiques et les convaincus. Il est aussi intéressant de voir les figures qui prirent partis pour un camp ou pour l’autre, ainsi que l’absence de lois spécifiques qui obligea la justice à recourir à deux décrets très anciens, l’un contre la sorcellerie qui remontait à George II (mais il était devenu par trop désuet et absurde, il n’était plus invoqué que comme accessoire) et l’autre réprimant le vagabondage et datant de 1824. Ce dernier avait pour but de contrôler les gitans et les romanichels sur les routes, et ses auteurs n’avaient jamais pensé qu’il pourrait servir contre les médiums…Ainsi « Toute personne exerçant le métier de diseur de bonne aventure ou employant des procédés subtils pour tromper et abuser un sujet de Sa Majesté sera jugée pour vagabondage, etc. »
Un pays où la loi avait ainsi une vision criminelle des individus qui faisaient commerce de « don » de médium car jugés purs charlatans. En effet la loi ne reconnaissait nulle part les pouvoirs surnaturels quels qu’ils soient, et la revendication de tels pouvoirs qui s’exerçaient contre de l’argent constituait un crime en soi.
Par les nombreuses séances de spiritisme auxquelles assistent les deux principaux protagonistes, deux journalistes eux-mêmes tout d’abord sceptiques mais à l’esprit ouvert, on entre de plein pied dans un monde qui nous est fermé si l’on n’a pas eu l’envie ni la curiosité d’y entrer. On apprend alors que la possibilité d’établir une connexion entre les vivants et les morts serait une question de sphère, en sachant que le monde serait entouré de sept sphères, avec l’idée que la septième sphère, autrement appelée le septième ciel, serait le lieu où se trouve le Christ. Un lieu où « Tout le monde y monte à la fin. Vous, moi, tout le monde… »
De ces séances émergent aussi des messages. Des messages apaisants pour les communs des mortels. Ainsi il ne faut pas avoir peur de la mort car il y a une vie dans l’au-delà. L’esprit s’y élargit, élargit ses vues jusqu’à tendre vers un credo universel qui inclut seulement la fraternité des hommes et la paternité de Dieu. Les esprits illuminent quotidiennement des milliers de vies par le réconfort qu’ils apportent ; et de dire alors que le spiritisme ne s’oppose pas à la religion, mais qu’au contraire il ne ferait que confirmer l’existence de Dieu. Mais dans ce roman il y a également en filigrane des questionnements sur ce que nous avons fait de ce monde et sur la façon de vivre sa religion avec une très jolie phrase à ce sujet : « Toutes les religions sont bonnes si elles vous rendent meilleurs. »

Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL. 



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