Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley
Éditeur : Pocket
285 pages
Quelques mots
sur l’auteur
Aldous Leonard Huxley, naît le 26 juillet 1894 à Godalming, au Royaume-Uni, au sein d'une famille de scientifiques qui le pousse à
faire de grandes études. Il suit ainsi des cours à Eton, puis à Oxford et
montre des capacités intellectuelles remarquables. Satiriste et chroniqueur pendant la
Première Guerre mondiale,
cet écrivain britannique est connu comme romancier et essayiste. Il a aussi écrit
quelques nouvelles, de la poésie, des récits de voyage et des scénarios de
film.
Dans ses romans et ses essais, Aldous Huxley met en avant ses interrogations sur la
société. Il pose ainsi un regard critique sur les normes sociales en vigueur et
sur la potentielle dangerosité de progrès scientifiques appliqués à l’Homme.
Il est particulièrement connu du grand public pour son
roman Le Meilleur des mondes. Un roman d'anticipation dystopique, écrit en 1931 et qui
paraît en 1932. Aldous Huxley le rédige en quatre mois à Sanary-sur-Mer, dans le sud de la France.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'installe en
Californie où il poursuit ses publications. Après la guerre, il demande la citoyenneté
américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les
armes pour défendre les États-Unis.
il meurt le 22 novembre 1963 à Los Angeles, aux États-Unis. Mais l'annonce de sa mort par les médias fut
éclipsée par celle de John F. Kennedy, survenue le même jour.
Les sociétés anciennes ont été détruites par un
conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans » pour
donner vie à Un État mondial dans
lequel les êtres humains sont désormais conçus uniquement en laboratoire. Ainsi
les fœtus se développent dans des flacons et subissent à l’état embryonnaire des
traitements qui détermineront leur façon d’être et leur position dans la
hiérarchie sociale. Une hiérarchie composée au
total de cinq castes, deux supérieures et trois inférieures ; chacune
divisée en deux sous-castes : Plus et Moins.
Chacun, dès son plus jeune âge, reçoit un enseignement
hypnopédique. Cet enseignement par le sommeil crée dans le subconscient une morale
commune et fait que personne n'envie une caste autre que la sienne ;
contribuant à la stabilité du système social.
Ainsi dans cette société les notions de famille et de
maternité n’ont plus lieu d’être. La sexualité est devenue un loisir qu’il
convient de pratiquer avec des partenaires différents. Et chaque individu grâce
à la prise de Soma, une
drogue à effet anxiolytique, atteint un état de bonheur stable et permanent. Tout est donc mis en place pour créer
un monde parfait, le meilleur des mondes.
Dans ce monde évoluent Lénina Crowne et
Bernard Marx. Lénina
Crowne est une belle jeune femme qui suit les mœurs de l’État
mondial et qui appartient à la caste des Bêta, une caste supérieure qui
comprend des travailleurs intelligents, engendrés pour occuper des fonctions relativement
importantes. Bernard Marx, lui, ne consomme
pas de Soma, aime la solitude, la nature, ce qui est très mal vu. Il est aussi
petit qu’un individu appartenant à la caste des Gamma, une caste inférieure,
alors qu’il appartient à la caste des Alpha, la caste supérieure par excellence
qui est constituée d’êtres
grands, beaux et intelligents, et qui composent l'élite dirigeante.
Bernard obtient un permis de visite pour lui-même et
pour Lénina à destination d'une Réserve où sont parqués des Sauvages, un lieu
où les individus continuent de se reproduire de façon vivipare. Le couple y rencontre
Linda. Linda appartient à la caste des Bêta.
Il y a longtemps au cours d’une visite en ce lieu elle s’y est perdue. Elle n’a
jamais été retrouvée alors qu’elle était malencontreusement tombée enceinte du
directeur de Centre d'Incubation et de Conditionnement, et dont elle a eu un fils,
John. Contrairement aux autres sauvages,
John a reçu une certaine éducation. Il sait lire et possède pour seule lecture
un vieux livre dans lequel il a découvert Shakespeare. John souhaite connaître le monde
d'où vient sa mère. Bernard accepte alors de l'emmener avec Linda à Londres…
Le titre anglais et
original est « Brave New
World ». Il est tiré d’une pièce de William Shakespeare intitulée La Tempête et doit être
interprété de façon ironique. De ce fait la traduction française reprend cette
même ironie, mais en référence à la littérature française, avec le « meilleur des mondes
possibles » extraite du Candide de
Voltaire.
Dans ce roman d’anticipation dystopique
Aldous Huxley fustige l’âge d’or du Taylorisme
et ses méthodes de fabrication industrielle et nous donne à voir un monde où Dieu
aurait disparu et aurait été remplacé par Ford
le père fondateur d’une production standardisée de masse.
Et l’auteur nous met alors en
garde quant à l’évolution possible de la science qui pourrait bien à son tour
se servir de ce mode de production pour l’appliquer au domaine de la vie.
Ainsi Aldous Huxley imagine un monde qui donnerait naissance à des êtres humains
produits en série ; rendant ce roman visionnaire sur le clonage, quand on
sait qu’au moment de son écriture (1931)
aucune découverte génétique et moléculaire n’ont été faites. Elles
n’interviendront que beaucoup plus tard : en 1953, avec la découverte de la
structure chimique de l’ADN.
Un monde où
l’eugénisme serait poussé à son paroxysme. Eugénisme qui à l’époque d’Huxley était alors considéré
par la communauté scientifique, et particulièrement par les généticiens et les
biologistes, comme une science à part entière. D'ailleurs, Julian Huxley, frère d'Aldous Huxley, était un éminent généticien
partisan de l'eugénisme et qui fut nommé à la tête de l'UNESCO en 1946.
Un monde où la suprématie de la science et du progrès
se feraient au détriment de l'intelligence, de la raison, des
sentiments, c’est-à-dire
de l’individualité de chaque être ; un monde qui parviendrait ainsi à annihiler
tout qu'il y a d'humain dans l'homme et irait jusqu’à programmer son futur
; c’est-à-dire que le devenir de chaque être humain serait planifié scientifiquement
de par sa naissance.
Mais en contrepartie ce monde
se retrouverait débarrassé de la souffrance, de la vieillesse, des guerres et
des conflits en tout genre.
En somme un monde où l’Humanité
aurait vendu son âme pour avoir la paix. La paix entre état, la paix sociale,
la paix entre individus, et la paix pour tout ce qui concerne les soucis du
quotidien. L’Humanité se délestant ainsi de tout ce qui fait la condition
humaine.
Peut-être pour encrer tout cela dans une réalité possible
l’auteur donne à de nombreux personnages des noms faisant référence à des
personnages historiques, connus pour leurs idées politiques ou pour leurs travaux
scientifiques dans le domaine médical.
Le meilleur des mondes est donc un roman qu’il faut absolument
avoir lu car outre le fait qu’il s’agit d’un classique du genre, c’est avant
tout un chef d’œuvre aussi bien pour son côté visionnaire que pour les thèmes
philosophiques développés.
Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas
le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL.