Le Horla de Guy de Maupassant
Nouvelle fantastique (publiée pour la première fois en 1887)
Éditeur : Le Livre de Poche
32 pages
Quelques mots sur l’auteur
Henry-René-Albert-Guy de Maupassant est un
écrivain et journaliste littéraire français né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques, en Seine-Inférieure, et mort le 6 juillet 1893 à Paris.
Il a commencé à écrire sous l’influence de Flaubert, dont il devient le disciple, et
grâce à qui il entre en contact avec Zola.
Ses œuvres les plus connus sont en ce qui concerne les romans Une vie (1883), Bel-Ami (1885), Pierre et Jean (1887-1888), et pour ce qui est des nouvelles Boule de suif (1880), les Contes de la bécasse (1883) ou Le Horla (1887). Des œuvres réalistes, souvent pessimistes et
où le fantastique y est souvent présent.
Le talent de Guy de Maupassant fut
reconnu de son vivant mais sa carrière littéraire ne s’étale que sur 10 ans de
1880 à 1890. En
effet la maladie que le ronge, la syphilis, le fait sombrer peu à peu dans la
folie avant de l’emporter avant ses 43 ans.
Le Horla
L'histoire
se présente sous la forme d’un journal intime. Un journal dont la première journée est une
« journée admirable » pour son auteur. Mais une semaine plus tard ce
dernier commence à souffrir d’une fièvre qui atteint autant son corps que son
âme. Il ressent une présence singulière à ses côtés, une présence surnaturelle
qui le pousse à s’interroger sur le visible et l’invisible. Les jours qui
suivent les symptômes ne font qu’empirer. La présence devient une menace qui
prend possession de lui jusqu’à gouverner son âme, et qui dit se nommer
« le Horla ». Et l’auteur de s’interroger sur sa propre folie ou sur
la véritable présence de cet être impalpable mais néanmoins capable, d’après
lui, de déplacer les choses et de se nourrir.
Le Horla est un classique
du genre fantastique. Il connut trois versions. une 1ère
version courte intitulée Lettre d'un fou, publiée sous le pseudonyme de Maufrigneuse, en 1885 dans le quotidien Gil Blas, qui est une lettre fictive qui développe déjà la
même histoire, sans que le nom de « Horla » n'y soit mentionné.
Une deuxième version qui est un récit-cadre parue en
1886 dans Gil Blas .
Et enfin une troisième version plus étendue, définitive,
qui prend la forme d’un journal intime, publiée en 1887 dans un recueil de nouvelles homonyme. Elle est la plus connue et c’est
elle qui est l’objet de cette chronique.
« Le Horla » désigne l’être qui trouble la quiétude
de l’auteur. Dans la version précédente de l’œuvre le terme est créé par
l’auteur comme il le déclare lui-même : « Je l'ai baptisé
le Horla. Pourquoi ? Je ne sais point. » Mais dans ce
récit c’est l’être en personne qui lui crie son nom : « il est
venu, le…le…..il me semble qu’il me crie son nom, et je ne l’entends pas…le…oui…il
le crie…J’écoute…je ne peux pas…répète…le…Horla…J’ai entendu…le Horla…c’est
lui…le Horla… »
Dans cette nouvelle Guy de
Maupassant utilise
la forme du journal intime, ce qui le place au plus près du lecteur qui devient
ainsi une sorte de confident. Ce choix littéraire donne un côté terriblement réaliste
à la narration et met en avant la notion de temps ; car la présence de
dates permet d’évaluer à quelle vitesse évolue l’état du narrateur. L’auteur du
journal est lui-même le sujet, l’objet, de ses observations. Il
décortique son état physique et mental. Il s’analyse et nous prend à témoin. Il
doute de l’existence du Horla, car le
Horla est un être invisible à l’œil nu. Pourtant
l’auteur dit le percevoir, le sentir, d’ailleurs d’après lui cet être s’avère capable de déplacer des objets (comme une rose
ou une page de livre), de boire de l'eau et du lait, ou encore de s'interposer
entre le narrateur et le reflet de ce dernier dans le miroir. Et selon l’auteur
il est également capable de se nommer.
Mais l'absence d'information sur l'apparence physique
possible du Horla, qui tendrait à faire de lui un être
surnaturel, accentue le
mystère sur la nature réelle de cet être et nous porte ainsi à nous interroger
sur la réalité des faits énoncés par l’auteur ; et par-là même de douter
de l’état mental de ce dernier. Surtout si l’on sait que l’écriture du Horla corresponds
à la période où commencent à se déclarer les premiers symptômes de la folie de
Maupassant, de plus en plus victime d'hallucinations et de dédoublement de la
personnalité, à cause de la syphilis qu'il a contractée. Et toute la la singularité du
récit de reposer sur cette ambiguïté.
Alors Guy de Maupassant a-t-il exploité en connaissance de
cause le mal qui le rongeait, pour nous servir une nouvelle qui renouvèle le
thème du double, avec un double à l’apparence d’un être surnaturel, ou n’en est-il
que la victime ? À chacun de se faire sa propre opinion. Pour ma part je préfère
croire à la première hypothèse.
Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas
le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL.
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