dimanche 4 février 2018

Le horla

Le Horla de Guy de Maupassant


Nouvelle fantastique (publiée pour la première fois en 1887)                  
            Éditeur : Le Livre de Poche
          32 pages

Quelques mots sur l’auteur 
Henry-René-Albert-Guy de Maupassant est un écrivain et journaliste littéraire français né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques, en Seine-Inférieure, et mort le 6 juillet 1893 à Paris.
Il a commencé à écrire sous l’influence de Flaubert, dont il devient le disciple, et grâce à qui il entre en contact avec Zola.  Ses œuvres les plus connus sont en ce qui concerne les romans  Une vie (1883), Bel-Ami (1885), Pierre et Jean (1887-1888), et pour ce qui est des  nouvelles  Boule de suif (1880), les Contes de la bécasse (1883) ou Le Horla (1887). Des œuvres réalistes, souvent pessimistes et où le fantastique y est souvent présent.
Le talent de Guy de Maupassant fut reconnu de son vivant mais sa carrière littéraire ne s’étale que sur 10 ans de 1880 à 1890. En effet la maladie que le ronge, la syphilis, le fait sombrer peu à peu dans la folie avant de l’emporter avant ses 43 ans.
Le Horla   
L'histoire se présente sous la forme d’un journal intime. Un journal dont la première journée est une « journée admirable » pour son auteur. Mais une semaine plus tard ce dernier commence à souffrir d’une fièvre qui atteint autant son corps que son âme. Il ressent une présence singulière à ses côtés, une présence surnaturelle qui le pousse à s’interroger sur le visible et l’invisible. Les jours qui suivent les symptômes ne font qu’empirer. La présence devient une menace qui prend possession de lui jusqu’à gouverner son âme, et qui dit se nommer « le Horla ». Et l’auteur de s’interroger sur sa propre folie ou sur la véritable présence de cet être impalpable mais néanmoins capable, d’après lui, de déplacer les choses et de se nourrir.
  
Le Horla est un classique du genre fantastique. Il connut trois versions. une 1ère version courte intitulée Lettre d'un fou, publiée sous le pseudonyme de Maufrigneuse, en 1885 dans le quotidien Gil Blas, qui est une lettre fictive qui développe déjà la même histoire, sans que le nom de « Horla » n'y soit mentionné.
Une deuxième version qui est un récit-cadre parue en 1886 dans Gil Blas .
Et enfin une troisième version plus étendue, définitive, qui prend la forme d’un journal intime, publiée en 1887 dans un recueil de nouvelles homonyme. Elle est la plus connue et c’est elle qui est l’objet de cette chronique.
« Le Horla » désigne l’être qui trouble la quiétude de l’auteur. Dans la version précédente de l’œuvre le terme est créé par l’auteur comme il le déclare lui-même : « Je l'ai baptisé le Horla. Pourquoi ? Je ne sais point. » Mais dans ce récit c’est l’être en personne qui lui crie son nom : « il est venu, le…le…..il me semble qu’il me crie son nom, et je ne l’entends pas…le…oui…il le crie…J’écoute…je ne peux pas…répète…le…Horla…J’ai entendu…le Horla…c’est lui…le Horla… »
Dans cette nouvelle Guy de Maupassant utilise la forme du journal intime, ce qui le place au plus près du lecteur qui devient ainsi une sorte de confident. Ce choix littéraire donne un côté terriblement réaliste à la narration et met en avant la notion de temps ; car la présence de dates permet d’évaluer à quelle vitesse évolue l’état du narrateur. L’auteur du journal est lui-même le sujet, l’objet, de ses observations. Il décortique son état physique et mental. Il s’analyse et nous prend à témoin. Il doute de l’existence du Horla, car le Horla est un être invisible à l’œil nu. Pourtant l’auteur dit le percevoir, le sentir, d’ailleurs d’après lui cet être s’avère capable de déplacer des objets (comme une rose ou une page de livre), de boire de l'eau et du lait, ou encore de s'interposer entre le narrateur et le reflet de ce dernier dans le miroir. Et selon l’auteur il est également capable de se nommer.
Mais l'absence d'information sur l'apparence physique possible du Horla, qui tendrait à faire de lui un être surnaturel, accentue le mystère sur la nature réelle de cet être et nous porte ainsi à nous interroger sur la réalité des faits énoncés par l’auteur ; et par-là même de douter de l’état mental de ce dernier. Surtout si l’on sait que l’écriture du Horla corresponds à la période où commencent à se déclarer les premiers symptômes de la folie de Maupassant, de plus en plus victime d'hallucinations et de dédoublement de la personnalité, à cause de la syphilis qu'il a contractée. Et toute la la singularité du récit de reposer sur cette ambiguïté.
Alors Guy de Maupassant a-t-il exploité en connaissance de cause le mal qui le rongeait, pour nous servir une nouvelle qui renouvèle le thème du double, avec un double à l’apparence d’un être surnaturel, ou n’en est-il que la victime ? À chacun de se faire sa propre opinion. Pour ma part je préfère croire à la première hypothèse.  



Et vous faites-moi savoir si vous l’avez-lu et, si ce n’est pas le cas, si vous pensez l’ajouter à votre PAL. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire